L’intelligence artificielle s’installe dans le quotidien des salariés


« Imaginez, vous rentrez de vacances. Et là, vous avez des centaines d’e-mails à lire avant de démarrer la journée. Eh bien, grâce à l’intelligence artificielle [IA] de Slack, vous n’aurez plus besoin de passer des heures à tous les lire. En un seul clic, vous aurez accès à des résumés des fils de discussion. » En visioconférence de la Californie, la vice-présidente de la recherche et de l’analyse de Slack, Christina Janzer, affectionne particulièrement cet exemple.

Elle est persuadée que le déploiement de ce type d’innovations, diffusées par la plate-forme de communication auprès de ses clients depuis le 14 février, permettra des gains de temps et une communication de meilleure qualité entre salariés. « Selon nos études réalisées auprès d’employés, la moitié des réunions qui se tiennent actuellement pourraient être annulées sans réelle conséquence pour l’entreprise », ajoute la responsable du Workforce Lab de Slack.

Alors que les entreprises explorent des solutions fondées sur l’IA, la communication constitue l’un des aspects de plus en plus pris en compte dans les applications développées pour l’interne. « L’usage personnel de l’IA par les salariés a créé dans les entreprises un sentiment d’urgence à développer leur propre IA », explique Yann Ferguson, chercheur à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), soulignant la nécessité pour l’organisation de protéger ses données. « Sans IA corporate, les habitudes s’installent et les gens ne voudront plus utiliser les outils proposés par l’entreprise », ajoute le sociologue.

Source d’inspiration

TotalEnergies qui avait lancé une phase de test auprès de 300 collaborateurs il y a six mois a ainsi annoncé mardi 27 février déployer l’assistant d’IA générative Copilot pour Microsoft 365 auprès de l’ensemble de ses effectifs pour «une efficacité opérationnelle renforcée ». Le groupe a décidé de former chacun de ses salariés en 2024 pour la prise en main de ces nouveaux outils.  « Les nouvelles technologies d’intelligence artificielle générative ou de “low code no code” vont leur apporter la simplification et l’autonomie nécessaires pour mettre encore davantage leurs compétences et leur créativité au service de la stratégie de transition de notre compagnie », a déclaré le président-directeur général Patrick Pouyanné.

Certaines entreprises ont très tôt défriché ce domaine. Dans le groupe d’assurance-santé innovant Alan, par exemple, le recours à l’IA est effectif depuis 2022. Selon le directeur des ressources humaines (RH), cela a déjà changé la façon de communiquer. Le portail interne propose aux salariés d’accéder aux différents modèles d’IA (OpenAI, Mistral AI…) pour échanger entre collègues ou avec l’extérieur. « Il s’agit d’assistants qui permettent de mieux formuler nos messages en les structurant de manière plus claire ou de les écrire dans une langue étrangère corrigée », explique le responsable RH Paul Sauveplane. Lorsque le président du groupe s’adresse aux équipes qui sont en Belgique ou en Espagne, « il enregistre parfois le message en français avec une vidéo qui est doublée dans la langue d’origine au-dessous, et cela prend dix minutes », décrit-il.

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